dimanche 30 novembre 2014

Jours 17 & 18 - Un peu cramé, mais appétissant // Sur la plage abandonnée, petits crabes et nombreux déchets...


Parce qu'on a finalement décidé d'aller voir à quoi ressemblent les plages du Cambodge (surtout qu'on est en mars, et que pour les gens en France, la plage c'est loiiiiiiiiinnnnnnn....), il faut se taper de trèèèèès longues heures de route. Bah oui, on s'est exilées dans le coin Nord-Est du pays (Banlung), et on veut aller sur la côte Sud-Ouest (Sihanoukville), on assume... ou pas!

c'est la dernière fois, courage...

On a quand même fait escale à Phnom Penh, principalement parce que les horaires des bus ne coïncidaient pas. Puisque je vous rappelle qu'il ne faut pas se fier aux durées indicatives de trajet au Cambodge :)
Comme on a fait que de la route le jour 17 (youpiiiiiiiiii), et pas mal le jour 18, j'ai décidé de coupler les deux sur ce post.

Jour 17 - De Banlung à Phnom Penh
Le bus partant à 6h30 (hmmm, hmmm...), lever à 5h30 pour un départ du Tree Top (snif!) à 6h. Bon, le bus ne partira qu'avec 20 minutes de retard, c'est pas trop mal. En même temps, c'est le temps de charger les soutes, surtout quand on y met une mobylette!!!! 
La preuve en images ci-dessous:



système D vous avez dit? 

On était 4-5 (touristes, évidemment) à bugger devant ce qui se déroulait devant nos yeux. Au départ le gars est arrivé avec sa mob, puis a commencé à démonter les rétros, et desserrer les roues... On n'y a pas cru jusqu'à ce que la mob soit bien casée. 
En même temps, on peut comprendre vu l'état des routes, et selon la distance qu'il avait à parcourir, autant profiter. Mais quand même, on me l'aurait dit, je l'aurais pas cru ^^

Après ce moment 100% Cambodge, on grimpe dans le bus. Oh surprise, on a la clim' !!! Mais pour les 10 premières minutes seulement... Et puis on aura aussi droit au traditionnel karaoké cambodgien en boucle pendant plus de 9 heures (sur 11h de trajet)... Besoin d'une piqûre de rappel? Allez zieuter le jour 4!
Autant vous dire qu'on a grandement apprécié de trouver une chaine de clips "occidentaux", une fois arrivées à notre GH à Phnom Penh! Même Britney Spears ou Carly Rae Jepsen c'était le kif, pour vous dire xD

Mais avant de prendre soin de nos oreilles, nous avons eu l'occasion de surprendre nos papilles sur la route. Je ne pense pas que c'était Skun, mais en tout cas nous sommes enfin tombées sur un stand d'insectes grillés!!! Oui, je l'attendais, car même si je faisais pas la fière au moment de passer à l'action, je voulais au moins tenter! Et voilà ce qu'il y avait au menu du chef:

araignées

grillons

Je m'étais lancé le défi de tester l'araignée, donc pas touche aux grillons, que je trouvais plus dégueu... Tout est relatif, on est d'accord.
J'ai été la seule à tenter parmi les touristes présents dans le bus, mais tant pis, I did it!!! Pour 1000 riels (0,25$) la mygale, j'allais pas me ruiner. Mais j'étais pas prête à en acheter un paquet entier ^^
Après des échanges compliqués dans une pseudo langue des signes improvisée avec la vendeuse (qui ne parlait pas un mot d'anglais évidemment), j'en ai conclu qu'il fallait manger TOUTE l'araignée, pas que les pattes. 

miam, miam...


hakuna matata!

Je ne voulais pas croquer dans l'abdomen, redoutant une explosion de saveur dans la bouche... Mais au final c'était tellemnt cramé que je n'ai pas eu cette mauvaise surprise. 


ma réaction n'était pas si enthousiaste ^^

Heureusement que j'ai pu acheter un Coca de suite après, histoire de me rincer la bouche! Mais bon, après l'avoir tant "désirée", je l'ai eue mon araignée!

des enfants qui ont pu se moquer
 de la touriste que j'étais 

Il n'y avait pas grand chose à voir sur la route, surtout avec la tonne de poussière soulevée par le bus. Mais dès qu'on est arrivées à Phnom Penh, ça a été un choc. Après une semaine loin de la civilisation, dur retour à la réalité de la capitale et son transport chaotique! Un peu comme un provincial débarquant sur le périph' parisien, en pire!

des mobs de partout!

des cyclo-pousses, rarissime à PP

un camion chargé comme avec du bétail!

un tuk tuk version break :)

Bref, bienvenue à Phnom Penh! Heureusement ce n'est que temporaire...

Jour 18 - De Phnom Penh à Sihanoukville
On commence la journée avec 5h30 de bus, mais sans karaoké, yessssss! Ni film... du coup vive le MP3 et les scènes de vie sur la route :) 
Heureusement le confort est au moins là -  on a réservé avec la compagnie Capitol Tours: c'est la 2ème fois, et toujours pas déçues. Et on commence à s'y connaître en terme de trajets en bus :)

des scouts?

un moine en quête d'offrandes

le pick-up, assez prisé comme taxi

le paysage commence à changer 
à l'approche de la côte

Le Lonely Planet (heureusement que Mylène l'a retrouvé!) indiquait qu'une des plages les plus sympas où séjourner était Otres Beach. Et évidemment, ça se mérite. On en a eu pour 20 bonnes minutes de tuk tuk car c'est excentré. Le prix de la tranquillité...

... mais ça valait le coup :)

Une fois nos sacs posés dans notre champignon, puisque nous resterons 2 nuits à la GH Mushroom Point (cadre très sympa), on décide d'aller se dégourdir les jambes le long de la plage. 
Mylène a repéré une librairie dans son guide à quelques kms: c'est parti pour une assez longue balade, sur le sable blanc, les pieds dans l'eau claire et chaude, le bonheur!
Le hic c'est qu'il y avait pas mal de déchets ramenés par les vagues, et aussi des méduses, ou du moins des trucs translucides... Mais il y avait aussi des crabes bulleurs de sable, de véritables artistes!

un crabe à l'oeuvre


Bien que le cadre invite à la détente, on a dû faire un retour méga speed car cette fois Mylène a paumé son appareil photo... Et pour le coup, il n'était pas au fond du sac!
Après 30 minutes de frayeur, le soulagement: quelqu'un l'avait récupéré et donné à l'accueil de notre GH. Le genre de truc qui donne encore envie de croire en l'humain :)

on a pu apprécier la fin du sunset quand même

Demain, c'est journée snorkeling (masque-tuba), et il y aura des surprises à la clé... 

Jour 16 - De l'eau dans le (presque) désert

Après une matinée pépère au Tree Top (c'est les vacances, ou pas?!), direction les 3 chutes d'eau de Cha-Ong, Katieng et Ka Chahng, l'autre attraction du coin :)
Légèrement déçues de notre day trip de la veille dans la jungle (jour 15), on s'est demandées si ça valait le coup: en fin de saison sèche, les chutes ça doit être un mince filet d'eau... Sauf si c'est comme aux cascades de Khone (jour 13), mais j'en doute. Bon, ça nous fera voir les environs, et puis on y va en tuk-tuk.

Ah oui, parce qu'entre la non-planitude de Banlung (mais c'est rien comparé à San Francisco non plus, si vous connaissez), les pistes rouges non goudronnées et méga-poussiéreuses, mais surtout la chaleur écrasante, hors de question de retenter l'expérience vélo! Même pour moins de 20 km. On n'est pas folles, vous savez! ^^

Bref, pas grand chose à voir mais ça dépayse: les villages traversés semblent déserts, mais surtout on est loin des abris en durs. Ici la tôle est reine... et la "pollution" aussi! 
Disons que les locaux n'ont pas dû changer leurs habitudes malgré l'arrivée massive du plastique, et donc laissent tout traîner parterre. J'imagine même pas ce que ça doit donner quand tout est emporté par les pluies torrentielles ...

les tôles rougies par la terre des pistes

groupe d'écolières

Arrivées aux chutes de Cha Ong, nous avons été plutôt agréablement surprises: il n'y avait pas qu'un mince filet d'eau! C'était même difficile de rester debout dessous :D
En plus nous étions seules, youhouuuuuuuuu!

pour vous rendre compte de la hauteur

Après ce massage dynamique du dos, on reprend le tuk tuk direction les chutes de Katieng. Arrivées sur le site, on tombe nez à nez, ou plutôt nez à trompe, avec des éléphants :)
Même sans défenses (probablement des femelles), et plus "petites" que leur cousin d'Afrique, ça reste impressionnant à moins d'un mètre. On n'aurait pas envie qu'elles se rebellent soudainement.
On n'a pas testé la balade, car honnêtement je me demande où ça nous emmènerait...

les cousines de Dumbo 

au sommet de Katieng

Ici aussi le débit est pas mal, et ça donne très envie de sauter! Mais bon ne connaissant pas la profondeur, on va pas prendre de risques inutiles, mais plutôt les escaliers :)
Et là, on découvre un véritable petit coin paisible, qu'on a pour nous toutes seules once again, yeah!!!

la baignade s'est imposée 

original comme lieu de culte

les fruits sur le tronc ressemblaient à des
mini-pommes, mais on n'a pas goûté

méli-mélo de branches

Maintenant, direction les dernières chutes d'eau, celles de Ka Chahng. 
J'en ai pas parlé jusque là mais sachez que la région, autour de Banlung du moins, est ravagée par la déforestation. Plus de jungle, que de la terre rouge à perte de vue... tout ça pour permettre la plantation (intensive) d'hévéas, les fameux arbres à caoutchouc! 
Au moins les quelques dollars payés pour chaque chute d'eau (moins de 1$/pers/chute), permettront de protéger les alentours directs des chutes. Mais ces paysages sont désolants...


difficile d'imaginer que tout était boisé avant...

Bref, retour à la nature encore préservée, au pied de Ka Chahng. Habituées au luxe de nous retrouver seules, on a été surprises quand on a compris que c'était le point de rdv des écoliers après les cours. Mais c'était tout aussi sympa de les observer s'amuser comme des petits fous.
J'ai quand même tenté la baignade :)


de l'eau, un tronc, et on s'éclate comme des fous :)

écolières souriantes au sommet


à l'équilibre, rester je devrai...

maisons de célibataires

Selon l'ethnie, dès qu'ils sont en âge d'avoir des prétendant(e)s, les jeunes cambodgiens ont droit à leur propre cabane de célibataire, généralement construite à côté de la maison familiale, pour y recevoir qui ils veulent.
Évidemment la plus haut perchée (ici au milieu) est celle d'un garçon (il est courageux d'aller se percher là-haut), la plus basse celle d'une fille. Et je suppose (mais je ne suis pas sure) que celle de gauche est la  cabane de couple...

Bon, au final on n'a pas été déçues par cette excursion, malgré le spectacle désolant offert par la mondialisation qui envahit le Ratanakiri (plastique, déforestation). Et j'aurais bien envie de voir à quoi ressemble les chutes en pleine saison des pluies... je dois vraiment  y retourner!
On a fini la journée en beauté avec un petit sunset sympa observé depuis la GH. 


Puis dîner au Cafe Alee (ou DutchCo, dans Routard): cadre sympa, bonne bouffe et carte cool avec plein de citations marrantes. En voici quelques unes (en VO, car il y a risque de perdre le côté drôle en traduisant):
In wine there is Wisdom, in beer there is Freedom, in water there is bacteria - B.Franklin

And God said "Let there be vodka!" and He saw that it was good. Then God said "Let there be light!" and then He said "whoa! Too much light" - Anonyme

I like to have a Martini, two at the very most. After three I'm under the table. After four I'm under my host - D. Parker

Et bonus: Mylène a retrouvé son guide (perdu le jour 14)... au fond de son sac!!!! Je ne ferai aucun commentaire...
Mais au moins on pourra s'en servir pour les plages, car y a plus d'infos que dans le Routard :)

lundi 10 novembre 2014

Jour 15 - Dans la jungle, terrible jungle...


Après réflexion, on a décidé d'aller faire un day trip dans la jungle de Banlung. On a pas mal hésité avec tenter l'aventure 2 jours-1 nuit, et au final on est restées simples. Mais vu le résultat de notre excursion, on aurait peut-être dû opter pour la formule aventure, comme le groupe de touristes partis avec nous de la GH.
Quand on a su qu'ils avaient vu des serpents, et autres bêbêtes sympathiques sur leur lieu de bivouac, tout de suite, nos regrets se sont volatilisés, bizarrement... C'est vrai que ça doit être à faire, mais une autre fois! :)

Bref, déjà pour mon plus grand plaisir on fera le trajet GH-départ de la marche en pick-up, avec possibilité de monter dans le coffre, youhouuuuu!!! Evidemment j'avais pas vraiment réalisé que ce serait poussiéreux, mais c'est un détail :)
En attendant que tout le monde soit installé, j'en profite pour prendre une photo de la voiture garée juste à côté: elle n'a rien d'extraordinaire, mais c'est juste pour vous montrer que dans ce genre de voiture on peut entrer à 11 (cf jour 7)!!!

5 places, c'est pas optimisé!

Après 20 minutes de secousses, on arrive dans un bled dont je ne me rappelle plus du tout le nom, je sais juste que c'est la minorité Kroeung qui y est établie. Ethnie dont notre guide faisait partie :)

la station service locale 

et c'est parti pour 4-5h de marche, 
sous une chaleur écrasante

mais ils sont où les arbres???


A l'approche de quelques coins boisés, notre guide nous montre des drôles de fruits suspendus... Et nous explique, dans un anglais plutôt correct, que ce sont des pommes et noix de cajou
En effet de plus près on reconnait ce qui donnera la noix plus tard. En revanche on n'avait pas du tout idée que ça poussait comme ça, et on ignorait l'existence de la pomme de cajou, le fruit jaune-orangé. 



Le guide nous explique que la pomme se mange comme ça, et que le reste est exporté vers le Vietnam pour traitement industriel afin d'obtenir les noix de cajou qu'on connait. On a testé la pomme... et on n'a pas été convaincues: peut-être que c'était pas une bonne pioche, car c'est censé être acidulé et agréable comme goût. 
Pas mal de fruits en état de décomposition avancée jonchaient le sol, et une odeur piquante (de poubelle...) s'en dégageait, ce qui plaisait apparemment aux dizaines de moucherons virevoltant autour!


Après 1h de marche sous le soleil, on pénètre enfin dans la jungle... Mais on est en fin de saison sèche! Donc encore une fois ce n'est pas le paysage qu'on s'était imaginé: une végétation dense, à couper à la machette. Notre guide avait une machette, mais il ne s'en est jamais servi! 
Sinon, on était vraiment sidérées: il a crapahuté sur des km en tongs (!!!) et avec seulement 50 cl d'eau alors qu'on a dû boire 2 litres!
Autre fait marquant: on a beau être au milieu de nulle part, les portables captent! Ils doivent avoir un méga réseau ici (ils n'ont peut-être que ça en même temps). Même pas à Clamecy j'avais un tel signal! ^^

notre coin picnic, où j'ai testé 
les fish doctors locaux :)

hmmmm, marcher dans la vase

Ne voulant pas mouiller nos chaussures (plus pour éviter de marcher les pieds trempés par la suite, que pour ne pas les salir car elles ont vu pire), on a pris le temps de nous déchausser... Ce qui a surpris (agacé?) notre guide - il était en tongs, forcément c'est pas pareil.
Du coup quand on aura besoin de retraverser un ruisseau plus tard, il se débrouillera pour faucher une planche de bois à un gamin, afin qu'on traverse au sec, et qu'on le retarde pas avec nos manières de touristes ^^

j'en bave sévère sous ce soleil de plomb!

Petite pause ravitaillement boisson pour notre guide chez des locaux, qui avaient des cochons pour animaux de compagnie. Pas bêtes, ils se cachent sous les huttes, pour s'abriter tant bien que mal de la chaleur.


Au final, on a été plutôt déçues de cette balade car on a fait que marcher dans une forêt sèche, avec rien à voir de particulier - pour 60$, c'est un peu râlant. Mais on se dit que cet argent aidera la communauté locale.
Pas de pick-up pour rentrer au Tree Top, donc on prend la mob! Et là c'est du vrai moto-dop de chez vrai: à 3 sur une mob, pour parcourir plusieurs km de piste poussiéreuse et cabossée :) 
Heureusement on avait acheté des masques de chirurgiens pour nous protéger un peu quand on croisait des camions soulevant des nuages de poussière. 

Fatiguées de cette virée (et le cumul depuis le début du trip), on a énormément apprécié de rester posées à la GH, dont le cadre est très agréable. Après tout on est en vacances, on doit se reposer un peu :)
Allez je vous emmène faire un petit tour du propriétaire:

notre balcon

notre chambre

le chemin menant à la chambre

un des chalets isolés

un arbre à jackfruit - 
vraiment énormes ces fruits!

le lounge du Tree Top, top pour se poser :)

Si vous voulez passer quelques jours ici - recommandé - pensez bien à réserver (24h à 48h avant) car la devise ici c'est "no book, no room"

Le soir alors qu'on sirotait tranquillement un "apéro", on a eu droit à notre première (et seule) coupure de courant. C'est ça aussi le Cambodge - en même temps, vu leurs installations électriques, on a été plutôt étonnées de ne pas en avoir plus (voir le méli-mélo de fils électriques dans les rues).